Énergies renouvelables : la Région supprime ses investissements sur l’éolien et mise sur le photovoltaïque

Le 11/03/2024

Les nouvelles ambitions du Fonds d’investissement dédié aux énergies renouvelables OSER ont été présentées, avec une recapitalisation prévue de 12 M€ tout en donnant la priorité au photovoltaïque.

Vendredi 8 mars, le président de la Région Laurent Wauquiez a présenté les nouvelles ambitions du Fonds d’investissement dédié aux énergies renouvelables OSER. L’occasion d’annoncer deux mesures fortes : la recapitalisation du Fonds régional à hauteur de 12 M€ d’ici 2028 et la suppression des investissements dédiés à l’éolien.

La Région mobilisée pour développer les énergies renouvelables

En tant que première région de France en matière d’électricité décarbonée (22 % de la production nationale de nucléaire et 46 % de l’hydroélectricité), la Région Auvergne-Rhône-Alpes est pleinement mobilisée pour le développement des énergies renouvelables, comme l’illustre son action à travers le Fonds OSER. Au-delà du nucléaire et de l’hydroélectricité, une stratégie ambitieuse pour le développement et la structuration d’une filière hydrogène a été mise en place. L’ambition est claire : faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la première région décarbonée d’ici 2050. Pour y parvenir, un investissement massif pour soutenir les installations photovoltaïques est en marche. Pour atteindre cet objectif, le Fonds OSER est un levier majeur : grâce à la participation supplémentaire de la Région de 12 M€ d’ici à 2028, dont 2,55 M€ dès 2024, la capitalisation totale s’élèvera à 24 M€.

Energies renouvelables photovoltaïque 1

© Juan Robert

Notre ambition est de franchir une nouvelle étape et de construire le réseau d’énergie de demain, pour bénéficier d’une électricité pas trop chère et respectueuse de l’environnement. Nous avons d’abord misé sur l’hydrogène avec l’ambition de disposer d’hydrogène décarboné qui a le mérite de pouvoir stocker l’énergie et qui nous a permis d’être une région leader en la matière. L’objectif est maintenant d’ajouter un deuxième pilier avec le développement du photovoltaïque. En partenariat avec le Fonds OSER, nous allons opérer une recapitalisation importante à hauteur de 12 M€. Je le répète, nous ne croyons pas à l’écologie punitive qui passe par l’interdiction, mais à l’écologie positive incarnée par les projets. »

Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Energies renouvelables photovoltaïque 2

Priorité au photovoltaïque

Energies renouvelables photovoltaïque 2

La production photovoltaïque représente actuellement en Auvergne-Rhône-Alpes une puissance installée de 2,1 GWc (giga watt crète). L’objectif est d’atteindre 6,5 GWc d’ici 2030 et 13 GWc d’ici 2050 (objectifs fixés dans le cadre du SRADDET, le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires).

Avec cette recapitalisation, la Région vise ainsi l’installation de 500 MWc de panneaux solaires d’ici 2030, soit 10 % de l’objectif global. C’est l’équivalent de la consommation et d’émissions de CO2 d’une ville de 100 000 habitants.

Le Fonds OSER permettra de fournir une expertise, un accompagnement et des financements aux communes qui souhaitent investir dans des projets photovoltaïques sur le territoire et particulièrement dans le contexte de crise énergétique que nous traversons. Au-delà du Fonds OSER, la Région soutient également à travers différents dispositifs, le développement de la solarisation avec l’installation de panneaux sur les lycées et l’accompagnement de projets sur les toitures des bâtiments d’entreprises et d’exploitations agricoles. L’installation de panneaux, notamment sur les toits, évite les emprises au sol et s’insère sur des constructions déjà existantes, sans dénaturer les paysages et sans impact majeur sur la biodiversité.

En contrepartie de cette recapitalisation pour soutenir le photovoltaïque, la Région Auvergne-Rhône-Alpes assume pleinement l’arrêt du financement de projets éoliens.

Depuis 2013, le fonds a déjà investi 17 M€ dans 34 projets d’énergies renouvelables (ENR) pour une puissance cumulée de 200 MW.
Cette puissance installée correspond à 14,7 % de la puissance installée depuis 2015 en Auvergne-Rhône-Alpes pour les énergies renouvelables.

Des choix assumés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Concernant l’artificialisation des sols, la décision de stopper les projets éoliens soutenus par le Fonds est notamment motivée par le fait que l’installation d’une seule éolienne représente 1 000 tonnes de béton dans le sol. La Région estime donc que le choix de l’éolien est « un contresens écologique : l’éolien dénature nos paysages et a un impact néfaste sur la biodiversité. De nombreuses études ont montré l’impact des éoliennes sur les espèces animales. »

Le Décret tertiaire, un frein pour atteindre les objectifs visés

Par ailleurs, la Région alerte également sur la contre-productivité du Décret tertiaire, destiné à faire en sorte que les acteurs publics réduisent leur consommation, en investissant sur l’isolation et en développant le renouvelable dans les bâtiments dont ils sont propriétaires.

Dans sa rédaction actuelle, le décret constitue un frein à l’atteinte des objectifs visés : la production d’énergie renouvelable est uniquement prise en compte pour les investissements réalisés en autoconsommation. Les investissements réalisés par les tiers ne sont donc pas comptés dans la réalisation des objectifs. Cela contraint les collectivités à devoir investir en fonds propres sur ces installations, alors même qu’il s’agit d’installations rentables et que tout le monde gagnerait à ce que des investisseurs privés puissent se positionner et prendre en charge ces investissements. Cela permettrait aux collectivités de concentrer leurs investissements sur les travaux d’isolation. Rien que pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes, cette modification du cadre actuel permettrait une production d’énergies renouvelables 5 fois plus importante.