Sécurisation des lycées : la Région souhaite expérimenter les scanners corporels

Le 26/06/2025

Auvergne-Rhône-Alpes

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a déjà massivement investi pour sécuriser ses lycées depuis 2016, et veut encore renforcer son action en expérimentant les scanners corporels et la vidéosurveillance algorithmique.

Le 10 juin 2025, une surveillante de 31 ans a été mortellement poignardée par un adolescent de 14 ans devant le collège de Nogent (Haute-Marne) dans lequel elle exerçait. Un nouveau drame qui est survenu après l’assassinat de Samuel Paty en 2020, puis celui de Dominique Bernard en 2023 dans l’enceinte de leur établissement.

C’est dans ce contexte de recrudescence de drames de proximité, et même dans l’enceinte des établissements scolaires du pays, que le président de la Région Fabrice Pannekoucke a demandé, le 26 juin en assemblée plénière, à expérimenter deux nouveaux outils sur le territoire régional, déjà pionnier en matière de sécurisation des lycées : les scanners corporels et la vidéosurveillance algorithmique.

Les scanners corporels

La Région adopte une position claire : permettre l’expérimentation de scanners corporels à ondes millimétriques dans certains lycées, afin d’en mesurer la pertinence dans le contexte spécifique des établissements d’enseignement. Ces scanners corporels, inspirés de ceux utilisés dans les aéroports, détectent sans contact la présence d’objets dangereux dissimulés sur une personne. Ils offrent ainsi une solution pour renforcer la sécurité en identifiant rapidement toute menace.

La Région agit sur deux fronts pour envisager une adaptation de cette technologie au milieu scolaire :

  • en engageant un dialogue avec le gouvernement afin d’adapter la réglementation, qui limite aujourd’hui l’usage des scanners aux grands événements, pour permettre leur expérimentation dans ces établissements ;
  • en sollicitant dès à présent la Préfète de Région pour obtenir des autorisations exceptionnelles, dans le cadre des possibilités prévues par la loi, afin d’utiliser ces scanners lors de manifestations importantes qui pourraient y être organisées.

La vidéosurveillance algorithmique

Autre piste que la Région souhaite explorer pour renforcer la sécurité de ses lycées : la vidéosurveillance algorithmique (ou plus communément « vidéo intelligente »). Cette technologie, qui repose sur l’intelligence artificielle, permet d’analyser en temps réel les images pour détecter rapidement des comportements suspects ou des situations à risque. Elle offre ainsi une meilleure réactivité en matière de sûreté, de sécurité et de secours.

Dès mars 2024, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a clairement exprimé sa volonté de tester cette technologie dans et autour de ses établissements scolaires, mais aussi dans les gares et sur les transports régionaux, en partenariat avec l’État et les acteurs locaux (SNCF, communes…). Malgré diverses sollicitations de la Région auprès de l’État, le dossier n’a pas avancé comme souhaité, alors que la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. La Région demande donc au gouvernement de reprendre ce dossier, afin d’autoriser l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique dans et aux abords des lycées. L’objectif est clair : faciliter l’intervention rapide des forces de sécurité intérieure face aux menaces, en s’appuyant sur des outils modernes et efficaces.

 

Une priorité forte de la Région depuis 2016

Depuis 2016, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a fait de la sécurité dans les lycées une priorité claire et assumée, en installant notamment 600 tourniquets filtrants, pour le contrôle d’accès. Au total, 102 millions d’euros ont déjà été investis pour la sécurisation des établissements publics et privés du territoire.

Aujourd’hui, 100 % des lycées sont équipés d’au moins un dispositif de sécurité mis en place par la Région : filtrage, vidéoprotection, contrôle d’accès, périmètre sécurisé…